Même pas mal |
Le Gang des Haches terrifie la population et la police en faisant main basse sur le Shanghai des années 30. Sing et son pote Bone, apprentis truands minables, ont l'idée de se faire passer pour membres des Haches et de s'attaquer à la Porcherie, le quartier le plus pourri de la cité.
Il y a ce goût merveilleux pour les "gueules" de cinéma, que Chow partage avec Sergio Leone ou Tarantino. Le couple des propriétaires de la Porcherie en est l'exemple le plus éclatant : un frêle bonhomme gominé sapé comme un macro et sa femme, solide mégère avec bigoudis et clope au bec, qui pratiquent un kung-fu de haute volée. Tout le petit monde qui peuple le quartier est mémorable : l'ahuri qui fait sa toilette au milieu de la cour, la miss grande bouche qui se balade en nuisette et surtout les trois maîtres incognito, qui attendent leur heure au sein de la populace.
L'auteur s'autorise toutes les folies, sans retenue : coups violents (jambe hachée, couteaux plantés, broyages de visages et de pieds), séquences surréalistes (course-poursuite comme dans un Tex Avery) ou poétiques (l'attaque des Harpistes), caricature extrême de personnages (le Maître Gay, genre Cage aux Folles), sans oublier les nombreux passages de purs combats boostés à l'image de synthèse qui deviennent de plus en plus grotesques et poilants, jusqu'au summum final contre La Bête.
Crazy Kung Fu perd rarement son rythme, sauf lorsqu'il évoque le trauma d'enfance du héros, encore qu'on peut y voir une caricature de plus, dans le style larmoyant. Mais le principal est là : un sens aigu du timing pour les gags, des visuels marquants, des références qui font plaisir (la proprio qui fait du Bruce Lee dans la bagnole du chef du gang, magique !) et plusieurs visionnages nécessaires pour voir chaque détail.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire